Le tribunal de Pontoise a condamné Thierry Habita, professeur de français d’un collège de Bessancourt, à six mois de prison avec sursis, soit trois de moins de ce qu’avait requis le parquet le 27 octobre. Cet enseignant a donc été reconnu coupable d’avoir retenu un élève de classe de 3ème turbulent pendant que d’autres élèves distribuaient des claques.
La distribution de claques a coûté cher à ce professeur de 57 ans de Bessancourt. Moins cher que prévu cependant. Fin octobre, la procureure de Pontoise avait requis à son encontre neuf mois de prison avec sursis plus une interdiction d’exercer et l’interdiction d’entrer en contact avec des mineurs pour une durée de trois ans. Finalement, Thierry Habita n’a écopé « que » de six mois de prison avec sursis. Le tribunal a jugé que la condamnation ne devait pas être inscrite au fichier B2 de son casier judiciaire. Le professeur de français, actuellement en arrêt maladie, pourra donc poursuivre son activité professionnelle dès qu’il se sera rétabli.
Les faits remontent aux alentours des vacances de Noël 2007. A plusieurs reprises, le professeur de français aurait incité des élèves à frapper leur camarade pendant qu’il le retenait. Une humiliation censée servir de leçon à cet élève turbulent. Après une garde à vue de 48 heures, l’enseignant avait reconnu les faits « en minimisant » en juin dernier.
Adrien Hilpert
Votre avis
nous intéresse
0 commentaire
Se connecter avec
C’est lamentable. Encore un exemple de cette justice folle dont le tribunal de Pontoise nous livre régulièrement des jurisprudences, reprises dans les prétoires de toute la France.
C’est évident qu’il ne s’agit pas de méthodes pédagogiques que l’on doit populariser dans les collèges. L’enseignant méritait sans doute un avertissement de sa hiérarchie.
Mais de là à judiciariser l’affaire, il y a un problème.
Sérieusement, un élève qui aurait giflé un prof pendant que d’autres le maintiendraient aurait-il été poursuivi? J’en doute.
A titre d’exemple, rapellons que l’adolescente qui avait poignardé sa prof à Pontoise est sortie libre de l’audience, et dans ce cas, il n’était pas question de gifle, mais bien de coup de surin!
Autre exemple : dans l’affaire de la prof de Longjumeau, poignardée par un voyou dans sa classe, il y a eu une condamnation aujourd’hui, mais c’est …l’Etat qui a été condamné à versr 15 000 euros à l’enseignante. Comprenne qui pourra.
Pourquoi rajouter dans l’article « à plusieurs reprises » : genre, cet élève était la bête noire de la classe et une pauvre victime et n’avait jamais rien dit à personne. Ce qui s’est passé s’est produit une fois (de trop certes). A quand une enquête sérieuse faite par des journalistes consciencieux sur ce que vivent les enseignants dans les collèges, et comment quelqu’un de fragile peut finalement « craquer » ? … (je ne dis pas cela pour justifier ce qui s’est passé évidemment).. Et en plus, comme c’est sympa de jeter son nom en pâture au public (vous auriez pu mettre l’adresse pour que les gens honnêtes puissent aller le lyncher). Si l’enseignant en question est exclu de l’E.N. – sans pension – ce qui peut très bien se produire malheureusement suite à cette affaire, il trouvera toujours quelqu’un pour lui sortir votre article sous le nez au moment où il cherchera à trouver du travail dans le but de ne pas sombrer dans misère la plus totale
Ce monsieur ne devrait plus pouvoir enseigner, ou tout au moins, devrait être obligé de faire une pause dans sa carrière d’enseignant, de ne plus côtoyer d’élèves pendant un certain temps, le temps de faire des formations à la communication non violente, par exemple…