Devant la commission Balladur, chargée de réformer les collectivités locales, le président du Conseil général a défendu l’utilité du département, une strate administrative mise à mal par le rapport Attali notamment. Pour Didier Arnal, c’est « un échelon de proximité » indispensable à la gestion d’un territoire, en particulier en Ile-de-France.
Entendu aujourd’hui par la commission Balladur, Didier Arnal, le président socialiste du Conseil général, a exposé son point de vue sur l’utilité et la pertinence du département. Selon lui, la suppression d’une strate administrative telle que la région ou le département ne permettrait en aucun cas une meilleure gestion d’un territoire comme l’Ile-de-France car « c’est bien tous les territoires franciliens, dans leur diversité et leur spécificité, qui contribuent à la compétitivité de l’Ile-de-France. »
« Un échelon de proximité »
Pour Didier Arnal cela ne fait pas l’ombre d’un doute, le département est un « échelon pertinent de proximité » et les conseils généraux agissent « au plus près des préoccupations des habitants. » Pour étayer son argument, le président du Conseil général cite quelques mesures prises depuis son arrivée aux fonctions comme « l’accompagnement des communes en matière d’accessibilité des personnes handicapées ou encore l’aide aux familles pour la petite enfance. » Il en a profité pour rappeler à la commission la sollicitation des conseils généraux par l’Etat, « l’échelon qui fait défaut aujourd’hui », dans le cadre de la décentralisation des TOS ou dans la mise en place du RSA par exemple.
Ainsi la suppression du département, si elle venait à être effective, entraînerait nécessairement « la création de nouvelles instances de proximité » estime-t-il. « Comment imaginer que les solidarités qui supposent une connaissance intime du tissu social puissent se gérer sans échelon de proximité ? » demande Didier Arnal à la commission, qui reconnaît cependant que « la complexité de l’organisation publique et l’enchevêtrement des collectivités et des compétences » entraîne certains blocages.
« Diversité et spécificité des territoires »
Dans son exposé, le président du Conseil général a présenté le Val d’Oise comme « un territoire stratégique pour le développement de la région dans la mesure où il dispose d’un certain nombre de ressources dont l’Ile-de-France ne pourrait se passer. » Mais pour permettre et préserver ce rayonnement, Didier Arnal voudrait voir jeter « les bases d’une véritable et ambitieuse péréquation fiscale permettant aux territoires en devenir de répondre à ses besoins en matière de grands équipements structurants, de développement économique ou d’infrastructures de transports. »
Enfin, il estime que la suppression du département risquerait d’entraîner une recentralisation autour de la capitale, préjudiciable au rayonnement de la région. Il ne souhaite pas voir disparaître le « modèle d’aménagement polycentrique qui a prévalu depuis les années soixante, et qui a démontré sa pertinence avec des pôles tels que Roissy, Cergy-Pontoise, Rives de Seine, Plaine de France, dont l’essor doit être absolument poursuivi et soutenu. »
« Il serait ainsi particulièrement dangereux de vouloir déstabiliser un équilibre patiemment construit en reconstituant le département de la Seine d’il y a 50 ans avec un cœur d’agglomération de 7 à 8 millions d’habitants face à une deuxième couronne reléguée dans les franges de l’Ile-de-France. La création d’une césure géographique forte autour d’un cœur d’agglomération qui retiendrait Gennevilliers mais exclurait Argenteuil serait difficilement compréhensible » conclut Didier Arnal.
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Pour la proximité, il va de soi qu’il vaut mieux des voisins qu’un quartier, un quartier qu’une commune, une commune qu’une agglomération de communes, ou une communauté des communes, ou un territoire, tout cela qui se superpose déjà plutôt qu’un département, un département qu’une région, une région qu’une région de type européen, une région qu’un état, un état unique qu’un état fédéral, etc.
Pour l’efficacité ce n’est pas ainsi qu’il faut procéder.
Pour une action donnée, par exemple une aide financière aux handicapés, il faut mettre à plat :
– la multiplicité des ressources, là où elles sont en flux, là où elles sont en stock, comment elles se combinent, la consommation des ressources pour chaque modification d’état de la ressource, etc.
– le gain attendu par telle ou telle simplification – dont le maintien ou même l’accroissement de proximité peut faire partie, et, indissociablement la manière dont ce gain pourra être identifié (isolé) et mesuré (ou évalué).
– A chaque fois, la difficulté ne vient pas de la complexité (il y a beaucoup d’entrelacs, des écheveaux d’entrecroisements) mais de la transformation de la complexité en complication par le simple fait que l’intervention humaine (requise pour toute proximité) est imprévisible et globalement erratique.
Ce qui eut été un plus : proposer pour telle ou telle action que le département du Val d’Oise en fasse intégralement son affaire, y compris pour collecter les ressources si celles-ci devraient ne provenir que de son territoire. Mesurer le gain en efficience (il y a moins de consommation destructrice des ressources par rapport à la consommation finale réputée utile) comme en efficacité (il y a plus au bout).
Chacun fait cela tous les jours pour la plupart de ses tâches sans même s’en rendre compte.
Pourquoi ne pas essayer ?
Prenons un exemple : le Val d’Oise fait son affaire de faciliter l’auto-entreprise (guichet réellement unique, absence de prélèvements avant toute recette, etc.) et on regarde un ou deux ans plus tard.
Chiche ? Ou trop chiche ?
DANS LES COULISSES DE BALLADURLAND
Là, ci-dessus, c’était la version officielle, ce que Didier Arnal a déclaré à la commission… enfin disons qu’il a lu à voix haute les notes que ses conseillers ont rédigé pour lui. En off, on peut s’amuser à imaginer une version « off » ou intérieure qui pourrait être (ATTENTION FICTION) :
« Zut alors, si on supprime le département, qu’est-ce que je vais devenir ? Quel mandat va-t-il donc me rester ? Après avoir goûté au confort d’être Président du Conseil général, la chute sera rude. Serai-je condamné à être conseiller municipal de Sarcelles… O non ! Non, décidément, Nicolas Sarkosy est très vilain et il n’est pas mon ami avec ses méchantes réformes…. Vite, vite, Oh toi là le Dircab, vite, vite, vous mes conseillers, trouvez moi un argumentaire pour défendre le maintien du département, car maintenant que je suis devenu une personnalité de premier plan, je ne veux pas rétrograder ! »
Trêve de plaisanterie, le véritable échelon de proximité, pour les administrés, c’est LA MAIRIE, parfaitement identifiée, les maires étant d’ailleurs généralement les seuls élus locaux que les français connaissent. D’un point de vue technique, pour la réalisation de certaines taches (gestion de l’eau, des déchets, aménagements urbains…), je dirai que les STRUCTURES INTERCOMMUNALES aussi peuvent être pertinentes, surtout dans les territoires ruraux où la mutualisation des moyens est une nécessité financière. Ensuite, l’autre échelon administratif vraiment pertinent en ce début de 21ème siècle, c’est évidemment LA REGION, le territoire d’intervention préféré des instances européennes.
Certes, certains départements ont une identité, et on pourra regretter les plaques d’immatriculation, mais pour le reste, franchement, tout le bla bla de monsieur Arnal ne tient pas. IL Y A BEAUCOUP TROP D’ECHELONS ADMINISTRATIFS EN FRANCE et celui qu’il serait le plus simple de supprimer, ce serait le département.
Ce n’est pas moi qui le dit monsieur Arnal, c’est votre ami socialiste Attali qui le préconise. Quant aux services administratifs des conseils généraux, ils pourraient être rattachés aux conseils régionaux après refonte des prérogatives des différentes collectivités territoriales. Reste que les conseillers généraux de tout bord vont vouloir défendre leur bout de gras. C’est de bonne guerre, ça peut se comprendre, mais où est l’intérêt général dans ce vain combat, ce combat d’arrière garde ?
Quant à la cuistrerie de Didier Arnal qui est allé fanfaronner devant Edouard sans avoir prévenu au préalable l’opposition, cela ne m’étonne pas du tout, il continue à faire la grenouille, c’est dans son tempérament – voir commentaire sur autre article de VO News :
http://www.vonews.fr/article_4951
Enfin, n’oublions pas que nombre de compétences aujourd’hui en charge des conseils généraux leur ont été confiées dans les 10 dernières années. Et à l’époque, les départements se plaignaient de ce surcroît de responsabilités… car les financements de l’Etat ne suivaient pas toujours.
Donc, ce qui a été fait, on pourrait tout aussi bien le défaire… Non ? Ou bien monsieur Arnal serait un ultra-conservateur qui veut le statu quo et rejette toute réforme ? Certes, le conservatisme, c’est devenu l’apanage de la gauche, seule la droite osant lancer des réformes de fond.
Mais non, ne faisons pas de mauvais procès, je ne pense pas, Didier Arnal n’est pas un adepte de l’immobilisme, il est un homme de progrès et qui défend l’intérêt général avant son intérêt personnel et nul doute qu’il aura le courage de comprendre qu’effectivement, on peut imaginer qu’il serait utile de fondre les services départementaux dans ceux des régions, pour faire des économies, pour réduire les personnels en doublon et par l’occasion vendre de nombreux bâtiments, terrains et matériels divers devenus obsolètes… et donc faire rentrer de l’argent dans les caisses…
Certes, pour l’instant, Didier Arnal semble beaucoup plus doué pour faire sortir les euros… des poches des contribuables et jouer au père Noël (resto’collèges, l’imposture de l’aide au passage du permis de conduire et autres mesures coûteuses et démagogiques sans lendemain).
Bien sûr, c’est un rêve, Didier Arnal continuera son blabla pour défendre les départements avec son ridicule patriotisme de banlieue et son complexe tordant vis-à-vis de Paris, ville dirigée par un confrère socialiste d’ailleurs, Bertrand appréciera le mépris de Didier Arnal pour la capitale.
J’aime le Val d’Oise, mais il ne faut pas se leurrer, à Pekin, Auckland ou Bogota, les frontières franciliennes réelles ou imaginaires, on s’en fout royalement et AILLEURS DANS LE MONDE, LE VAL D’OISE C’EST PARIS, qu’on le veuille ou non. Ce nombrilisme villageois, ce particularisme attardé, c’est complètement « has been » à l’heure de la mondialisation. C’est avec une région forte (c’est à dire pour commencer surtout pas dirigée par « Huchon-pardon-c’était-ma-femme-je-savais-pas »), c’est avec une région forte disais-je, dont la tête de proue et le symbole sera Paris, que le Val d’Oise gagnera… Sinon, il se clochardisera et se marginalisera en une nullité territoriale (ça en prend le chemin avec les élus qui sont à sa tête).
Et pour finir, si Didier Arnal aime tant la proximité, je lui conseillerai vraiment d’être maire pour garder le contact avec ses administrés dont il semble chaque jour un peu plus se couper.
Allez Didier, fais un effort, descends un peu de ta limousine et va prendre le RER A pour voir la vie réelle, les vrais gens… Oh, zut, y a pas de RER… Autre débat !
Signé Aymeric
Qui connait Didier Arnal?
Qui connait sonConseiller Général?
Une interco, une région, un Etat et l’Europe répondent largement au besoin administratif;
On divise par deux le nombre d’élus(autant de gagné) et on diminue de 10% le nombre de fonctionnaires tout en payant mieux ceux qui restent. Mais là je rêve!
Je suis trés surpris de lire les commentaires , car aujourd’hui nous ne pourrons pas faire disparaitre les conseils géneraux . Pour questions de budget car une ville 26000 habitants qui a pour budget 56 millions d ‘ euros . Comment feront ils entretenir les routes départemental , la construction de collége , la mise en place de quotient familialle , bien d autres dossiers . Une solution changé les villes par communautés de communes ou augmenté les budgets des villes . Concernant Didier Arnal qui connaissent plus Francois sellier .